À première vue, le terme « nature industrielle » peut sembler contradictoire. Industrie et nature ne sont-elles pas deux notions opposées ? À vrai dire oui, mais …
Dans le cadre de l’industrialisation, de nombreux milieux naturels ont d’abord été détruits ou menacés. Toutefois, après l’abandon des exploitations industrielles, la nature a parfois repris ses droits sur ces sites. C’est notamment le cas dans les anciennes exploitations à ciel ouvert de la région luxembourgeoise de la Minette, au sud du Grand-Duché. Mais même dans l’Oesling, région essentiellement rurale, des biotopes ont pu se développer au fil du temps sur d’anciens sites industriels, qui n’existeraient pas sans ce passé industriel antérieur. Nous souhaitons présenter ici l’un de ces sites particuliers, l’ancienne carrière d’État de Merkholtz.
L’extraction de matériaux de construction dans les carrières a créé p. ex. des sites rocheux qui, après la fin de l’exploitation industrielle, se sont transformés en habitats précieux pour des espèces animales et végétales aimant la chaleur. Le Hibou grand-duc, par exemple, s’est installé dans les parois rocheuses et les niches difficiles d’accès – il s’agit de la plus grande espèce récente de hibou sur terre ! Mais l’histoire industrielle a également créé des habitats particuliers pour des espèces animales et végétales beaucoup moins spectaculaires. En combinaison avec les sites typiques de l’Oesling, un paysage très diversifié et digne de protection est apparu au Kiischpelt, qui n’existerait pas sous cette forme sans l’intervention de l’homme.